samedi 28 novembre 2009

La grande déculturation - Renaud Camus

Sous le motif louable de permettre l’accès de tous à la culture, notre société l’a en fait complètement dévalorisée. Les normes du raffinement, de l’esthétique, de la beauté ont été si réduites pour plaire aux masses que ces valeurs n’ont plus de véritable sens. L’auteur cite de nombreux exemples à l’appui de sa thèse : la baisse du niveau du baccalauréat (pour atteindre les objectifs en nombre de bacheliers), la culture à la télévision remplacée par du divertissement (abusivement qualifié de culturel), l’importance prises par les acteurs au détriment des auteurs, l’égalitarisme forcené de ranger au même niveau toute production dite culturelle avec les chefs d’œuvre du passé, etc.

Si les rimes des chansonniers d’aujourd’hui ont la même valeur que les poèmes de Rimbaud, alors tout devient « culture », tant et si bien que ce terme galvaudé ne veut plus rien dire. Pire : les portes du temple sont à présent grandes ouvertes aux forces de l’argent pour qui le livre devient un « produit » et le Louvre une « marque ». La grande déculturation est en marche.

C’est ce constat pessimiste que l’auteur nous dresse, dans un style remarquable. Une démonstration à laquelle tout esthète ne peut que souscrire, et qui devrait faire réfléchir tout véritable progressiste un tant soit peu lucide. Pour Camus, la véritable culture est nécessairement élitiste, l’apanage d’une minorité : il célèbre les musées vides où les œuvres peuvent être admirées en silence par ceux en mesure de les apprécier véritablement. Sans aller jusque là, il est certain que l’accès du plus grand nombre (ou de façon plus réaliste d’un plus grand nombre) à la culture aurait dû se faire en veillant à ne pas écraser l’échelle des valeurs. Tout ne se vaut pas. Un livre à lire par tous les amoureux de la culture, qui la voient disparaître au profit du divertissement et du marché.

Le fruit de mon imagination

L'auteur Françoise Guérin a lancé un appel à textes de 1000 signes (pile) ayant pour thème le chat. Ma contribution (un peu énigmatique), « Le fruit de mon imagination », se trouve sur son site Mot compte double.

jeudi 26 novembre 2009

Bonbons acidulés

Une affaire mystérieuse donne du fil à retordre à l’inspecteur en chef Thomson. À travers toute l’Angleterre, des dizaines de personnes sont retrouvées mortes en quelques mois, chacune s’étant étouffée avec un simple bonbon.

« Bonbons acidulés » est une petite nouvelle mêlant polar et fantastique.

Rédigée dans le cadre de l’AT « Bonbon » du magazine Katapulpe, elle a été sélectionnée et publiée dans le n°8 de la revue. Un exemplaire peut être commandé sur le site Le Pressier (sous peu) et dans certaines librairies au Québec, au prix de 6$ canadiens.

Voir aussi : extrait et présentation de la nouvelle sur mon site.

Éveil n°1 - Lucioles

Le tout premier numéro d’Éveil est consacré aux Lucioles. Sous une couverture de qualité, la revue propose plusieurs illustrations en couleur autour du thème, ainsi que quelques nouvelles :

La Luciole de la Génébrière de Lionel Gaïani
Une légende racontée autour d’un thé brûlant, celle de la rencontre d’une petite fée de lumière et d’un faune de la forêt.

Les importunes de Hans Delrue
Les derniers instants d’un homme riche et égoïste, confronté aux fantômes de son enfance, puis à un dernier choix à faire. Je vous renvoie à la présentation plus complète de ma nouvelle sur ce blog.

Feu de l'être de Madeleine Dufranne
Arnold est un garçon solitaire, persécuté par ses camarades de classe. Un beau jour, pour échapper à leur violence, il pénètre à l’intérieur d’un parc interdit. Il y découvre la beauté d’une luciole. Mais l’apparence vaut bien moins que la noblesse de cœur.

Père et Fils de Léa Silva
La rencontre difficile entre un enfant et l’homme qui se présente comme son grand-père longtemps disparu. Ce dernier pourra-t-il briser la glace ?

Un dimanche à moitié de Cécile Goguely
Jeu de style dans l’imaginaire autour de brouillons jetés.

La revue Éveil est éditée par le Projet Transition. Un exemplaire peut être commandé sur le site au prix de 4,90€ + frais de port (vous pouvez également vous abonner).

mardi 24 novembre 2009

Le sumo qui ne pouvait pas grossir - Eric-Emmanuel Schmitt

Jun est un adolescent laissé à lui-même, orphelin de père et délaissé par sa mère. Il survit en vendant des menus objets à la sauvette, lorsqu’un vieil homme l’aborde, affirmant voir le « gros » en lui. Ce dernier, maître d’une école de sumo, parvient à convaincre le jeune homme d’apprendre cet art martial. Peu à peu, Jun s’initie également au zen et finit par se réconcilier avec les autres ainsi qu’avec lui-même.

Un conte mignon, fondé sur quelques concepts vaguement bouddhistes, à l’intérêt limité. Certes bien écrit, le récit s’avère sans surprise (il devient sumo, il tombe amoureux de la fille et ils se marient et auront plein d’enfants). J’ai une préférence pour des romans plus « durs » de cet auteur, et qui invitent à plus de réflexion, comme « La part de l’autre » par exemple. Bref, un livre « spiritualité-minute » pour les lecteurs recherchant une histoire optimiste, mais qui reste trop à la surface des choses pour moi.

lundi 9 novembre 2009

Piments & Muscade n°5 - À la lettre

Voilà qu’arrive le numéro 5 de Piments & Muscade, « À la lettre », consacré aux charmes épistolaires et auquel j’ai participé. En voici un rapide compte-rendu :

Course poursuite de Laëtitia Genetay
Un homme timide laisse une lettre d’adieu à la femme qu’il aime. Celle-ci part à sa recherche, bien décidée à le ramener chez elle.

Fantasmes artificiels de Pénélope Chester
Un homme dans un lit d’hôpital adresse des lettres virtuelles aux infirmières qui passent près de lui. C’est le seul plaisir qui semble lui rester…

L’amour qui ne dit pas son nom de Hans Delrue
Une femme reçoit une lettre d’amour anonyme. L’auteur se plaît à jouer au chat et à la souris avec l’objet de son désir. Je vous renvoie à la présentation plus complète de ma nouvelle sur ce blog.

Tout cela reste entre nous de Jennifer Flajolet-Toubas
Une femme observe minutieusement sa voisine pour l’imiter à la perfection : mêmes horaires, même nourriture, mêmes habitudes de vie. Pourquoi cherche-t-elle à devenir à ce point son double ?

Rêveries épistolaires de Vanessa Terral
Une femme couche sur le papier ses fantasmes les plus torrides, jusqu’à ce qu’ils deviennent réalité.

Nuit de solstice de Laëtitia Genetay
Fanny est une fée. Du moins théoriquement, car du peuple des fées, elle a la malchance d’être née sans pouvoir. Elle s’est réfugiée loin, dans le mondes des humains, mais la Matriarche la force à assister au Bal du Solstice où un cavalier l’attend.

Parlez-moi d’amour de Frédéric Nérinckx
L’action se passe dans un café aux murs tapissés de lettres d’amour : le propriétaire invite ses clients à rédiger poèmes ou mots d’amour sur les parois de son établissement. Quel secret cache cette étrange lubie ? Un beau texte, ma nouvelle préférée de ce recueil.

La revue Piments & Muscade est éditée par l’association L'Armoire aux Épices. Un exemplaire peut être commandé sur le site au prix de 3€ + frais de port (vous pouvez également vous abonner).

dimanche 8 novembre 2009

Une affaire trop simple

Jonathan Baldwin est retrouvé mort dans la propriété familiale d’Overton (Hampshire). D’après la police, le coupable est un rôdeur ayant étranglé le jeune homme. Sherlock Holmes, arrivé sur place suite à un courrier du garçon l’appelant à l’aide, n’est pas de cet avis. Avec le fidèle docteur Watson, il est bien décidé à dénouer l’écheveau des intrigues familiales.

« Une affaire trop simple » est une fiction mettant en scène le célèbre détective dans l’univers imaginé par Conan Doyle.

La nouvelle est publiée sur le site de la Société Sherlock Holmes de France. Vous y trouverez également d’autres fictions du même genre, rédigées par des auteurs contemporains. Sur le forum du site, vous trouverez également quelques appréciations de lecteurs.

Voir aussi : extrait et présentation de la nouvelle sur mon site.

vendredi 6 novembre 2009

Deus irae - Philip K. Dick & Roger Zelazny

Après un conflit nucléaire généralisé, les survivants sont regroupés en petites communautés. La plupart sont devenus des mutants, d’autres sont défigurés ou présentent de graves handicaps. Deux églises se disputent leurs faveurs : l’église chrétienne et celle qui vénère Deus irae, le Dieu de la Colère, l’être qui a plongé le monde dans l’horreur atomique. Tibor McMasters est un peintre « inc » (incomplet), sans bras ni jambes, qui se déplace dans un petit véhicule, et manie les objets avec des extensions métalliques. Il est chargé par les prêtres du Dieu de la Colère d’en faire son portrait. Le peintre part donc en pèlerinage au travers du monde dévasté pour retrouver l’homme qui a déclenché l’apocalypse.

Le récit décrit la quête d’un homme abîmé dans un univers lui-même meurtri. Dans ce contexte, que signifient encore le Bien et le Mal ? En quoi doivent croire les hommes, si Dieu semble leur avoir tourné le dos ? Sinon dans un Dieu de la Colère qui a démontré sa puissance ? Il n’y a évidemment pas de réponse et les êtres humains restent livrés à eux-mêmes dans un monde absurde.

jeudi 5 novembre 2009

Les importunes

Le vieil homme sent sa dernière heure arriver. Des points lumineux dansent devant ses yeux. Des lucioles ? Ou la projection de sa conscience ? Le vieillard passe en revue ses succès d’affaires, mais un souvenir d’enfance vient le tourmenter. Peut-il encore se racheter ?

« Les importunes » est un petit conte fantastique avec une conclusion morale (on ne peut pas toujours faire dans la SF noire^^).

Rédigée dans le cadre de l’AT « Lucioles » de la revue Éveil, elle a été sélectionnée et publiée dans le premier numéro de la revue. Un exemplaire peut être commandé sur le site au prix de 4,90€ + frais de port.

Voir aussi : extrait et présentation de la nouvelle sur mon site.

mercredi 4 novembre 2009

Les miroirs de l'esprit - Norman Spinrad

Un écrivain de science-fiction raté, John B. Steinhardt, a fondé une secte, le Transformationalisme. De petit groupe minoritaire, elle est devenue rapidement une puissance financière qui trouve des recrues jusque dans le monde d’Hollywood. Le réalisateur Jack Weller voit sa femme peu à peu convaincue par le baratin du mouvement. Celle-ci finit par le quitter, sur les ordres de ses supérieurs de la secte. Jack Weller se lance alors dans une quête au sein du mouvement pour la récupérer. Parviendra-t-il à tromper les dirigeants de la secte, leur faire croire qu’il est devenu un adepte sincère, afin de retrouver sa femme et la sauver ? Ou sera-t-il lui-même endoctriné par une organisation rompue aux techniques de manipulation ?

Norman Spinrad s’attache à dénoncer l’emprise des sectes au travers de la parodie de l’une d’entre elles, la Scientologie, et de son fondateur, L. Ron Hubbard, dont le portrait apparaît en filigrane au travers de celui du gourou du Transformationalisme. L’auteur nous convainc aisément de la nocivité de la secte imaginée et de toutes celles qui lui ressemblent dans la réalité. Le roman de 600 pages se lit d’une traite.

Plume Rouge n°2 - Métamorphose

Le second numéro du webzine Plume Rouge est consacré au thème de la métamorphose. Il rassemble cinq nouvelles (dont la mienne) et une interview d’Elie Darco (qui a réalisé la superbe illustration de couverture). Un petit compte-rendu des nouvelles présentes :

Avatar de Cristina Dasco
Helman, un ex-taulard au chômage, accepte de devenir le cobaye d’un laboratoire de recherche. L’homme ingurgite un produit et se métamorphose peu à peu en animal. Mais le docteur dirigeant le laboratoire nourrit de noirs projets… Un texte sans réelle surprise (mais qui pâtit sans doute du thème annoncé du numéro : on devine évidemment la métamorphose et en partie l’intrigue).

L’affaire Samsa d’Éric Cécile-Parques
Grégorio Samsa est enfermé à l’asile, convaincu que sa tête est carrée. Il s’était auparavant lancé dans un combat en faveur des formes carrées à l’encontre des prêtres louant les formes circulaires. Le pouvoir parviendra-t-il à endiguer l’enthousiasme pour le carré ?

Là-haut perché de Patrick Fraszczak
Un être rêveur, de faible constitution, survit dans un petit parc naturel, entouré de l’immense cité où les hommes s’agitent. Il décide de faire appel aux morpheurs pour changer son corps et vivre ses rêves.

Le cadeau personnalisé d’Alice Mazuay
L’auteure révise ici le conte de Pinocchio : un homme donne vie à un jouet de sa fille mais ce dernier réservera une mauvaise surprise à son créateur. Le conte est charmant, tout en évitant l’écueil de la mièvrerie (qui accompagne souvent la réécriture des contes, à moins de faire dans le noir). Les réflexions de la créature au fur et à mesure de sa découverte des cinq sens sont bien réalisées. Vous retrouverez Alice sur son blog.

Le retour du balancier de Hans Delrue
Son corps change. Ou plutôt balance. Entre le masculin et le féminin sans jamais se fixer définitivement. Elle voudrait bien redevenir la fille qu'elle était, mais qui mettra fin à sa malédiction ? Je vous renvoie à la présentation plus complète de ma nouvelle sur ce blog.

Les différentes éditions de Plume Rouge peuvent être téléchargées à partir du site.

lundi 2 novembre 2009

L'amour qui ne dit pas son nom

La destinataire retourne la lettre entre ses mains. Ni nom, ni signature. Qui donc lui écrit sous couvert d’anonymat ? Et pour lui parler d’amour ?

« L’amour qui ne dit pas son nom » est une courte nouvelle épistolaire au ton mystérieux et à la fin surprenante.

Rédigée dans le cadre de l’AT « À la lettre » de la revue Piments & Muscade, elle a été sélectionnée et publiée dans le n°5 de la revue. Un exemplaire peut être commandé sur le site au prix de 3€ + frais de port (vous pouvez également vous abonner).

Voir aussi : extrait et présentation de la nouvelle sur mon site.