samedi 18 juillet 2009

Rêve de fer - Norman Spinrad

Dans une réalité parallèle à la nôtre, Adolf Hitler a quitté l’Allemagne après la défaite de 1918 pour émigrer aux Etats-Unis. Là, il entreprend une carrière d'écrivain de science-fiction. Son dernier roman, couronné par de prestigieux prix littéraires, est Le Seigneur du Svastika, produit des ses fantasmes racistes et guerriers. Le livre de Spinrad est donc constitué d’une préface expliquant son œuvre, du Seigneur du Svastika proprement dit, et d’une pseudo-postface à la seconde édition du roman de Hitler. Cela fait un peu étrange de se retrouver face à une page de titre « Adolf Hitler – Le Seigneur du Svastika » (surtout quand on ouvre ce livre dans un bus et que votre voisin vous regarde alors de travers^^).

Le Seigneur du Svastika se déroule dans un monde post-atomique où la plupart des créatures vivantes sont des êtres mutants, dégénérés, en raison des radiations qu’ils ont subies. Des humains « génétiquement purs » y survivent malgré tout. L’un d’eux, Feric Jaggar, parvient à prendre la direction d’un parti extrémiste et à s’emparer finalement du pouvoir. Là, il laisse libre court à ses délires d’épuration raciale, en exterminant ou stérilisant tous les mutants – jusqu’à sa victoire finale.

La lecture du roman laisse une impression ambiguë car on ressent de l’empathie, surtout au début, pour le héros en lutte face aux hordes mutantes. Il y a un parallèle à faire avec de nombreux ouvrages de SF/fantasy qui ont une composante involontairement fascisante à opposer des « races » entre elles.

Si l’histoire lasse un peu à la fin (vu la répétition des œuvres d’épuration), la reproduction des fantasmes de Hitler est effectivement bien réalisée. Outre les références historiques, on y identifie facilement les éléments de l’idéologie nazie et ses « ennemis » (soviétiques et juifs). La pseudo-postface (écrite également dans le monde uchronique où Hitler est écrivain) apporte un éclairage supplémentaire au récit. Le tout fait de l’ouvrage une dénonciation de l’idéologie nazie et de sa séduction.

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